Un attentat terroriste apparemment homophobe fait cinq morts dans une discothèque. La brigade criminelle de Pori, en Finlande, est chargée de l’enquête. L’un des policiers, Henrik Oksman, se trouve en mauvaise posture, car il était présent sur les lieux ce soir-là, travesti en robe rouge.

L’auteur dresse un portrait subtil d’un personnage singulier confronté à un véritable dilemme moral. Traumatisé depuis l’enfance, il n’assume pas ses penchants personnels, ce qui pourrait entraver la capture d’un homme incarnant le mal.
Ce roman noir et humaniste dénonce avec justesse et profondeur les multiples formes de l’extrémisme et ses violences.

L’écriture glaçante, mais addictive. Arttu Tuominen mène la danse avec brio, jusqu’à une fin réfléchie et marquante.

De nos jours, dans un hameau isolé du Groenland, deux homicides sont constatés, trois policiers y sont associés et interfèrent concomitamment à la fuite de Paninguaq Madsen « l’Inuite » une accoucheuse itinérante suscitant la curiosité.

Dans ce polar social bien documenté, l’auteur nous plonge dans le Groenland des années 50 et met l’accent sur ce scandale d’état qu’a été « l’Eksperimentet », évoquant siècles de servilité et les séquelles dramatiques d’une « danification » forcée des enfants groenlandais dans le but de créer une nouvelle élite.
Les personnages, les énigmes et le poids de la tradition chamanique rendent ce roman particulièrement intéressant et captivant.

« Le flic de terrain en lui gagnait peu à peu en acuité »

« Quand il entra en elle, lotus recevant sa fleur, leurs ventres et leurs visages en fusion... Là, dans cet océan de douceur qui dévalait jusqu’aux reins, il vit jaillir tous les animaux libérés… Bestiaire vivant qui ondulait au rythme de ses hanches.

Suite à la disparition de deux cars scolaires transportant 66 enfants, le commissaire Shepherd est chargé de mener l’enquête et la négociatrice Talia Sorel de communiquer avec le ravisseur.
Malgré les réticences du Raid à son égard, Talia fait preuve de détermination face à un kidnappeur malsain et manipulateur.
Avec une précision méticuleuse, Frank Leduc construit un thriller psychologique captivant dévoilant progressivement la machination infernale déployée par un esprit dérangé mettant à rude épreuve les forces de l’ordre. Les personnalités de chaque protagoniste sont soigneusement développées, ainsi que leurs passés…
Les rebondissements astucieux, répartis sur chapitres courts, maintiennent le suspense et le rythme de lecture….

« Comment un seul être humain avait-il pu engendrer tant de désolation ? »

Années 30 aux États-Unis.

Une foule de 5 000 à 6 000 personnes se rassemble pour assiéger la prison et se faire livrer par les autorités un homme de couleur meurtrier présumé d’une blanche de 20 ans.
Face aux menaces caractérisées de lynchage et à l’hésitation cupide du shérif, seul un avocat communiste pourrait obtenir un procès….

Les mécanismes de cette justice sommaire sont décrits avec brio dans ce thriller percutant, retraçant la brutalité induite par la stupidité et la faiblesse de l’homme dans la folie collective.

Un plaidoyer sans concession contre le racisme instrumentalisé indéniablement efficace.

Glaçant.

« Aucun de ceux qui entendirent ce cri ne pourrait jamais l’oublier tout à fait. Il se grava dans les mémoires, s’y couva comme une étincelle dans une bûche pourrie ».

Le récit raconte l’histoire d’Elle, jeune fille confiée par son père aux mains du rêve américain par un mariage arrangé, puis installée en 1941 sur l’île de Lyra (Géorgie méridionale).
En 1997, souffrant de « symptômes de l’oubli », elle se remémore son amour interdit et sa vie maritale.
Naviguant entre différentes époques, le roman dévoile les souvenirs, les secrets, les péchés, de manière fragmentés à travers une mémoire qui s'embrouille et confond les différentes temporalités.

La narration, d’une fluidité particulière, révèle avec précision la confusion mentale et le lecteur s’immerge dans cette nostalgie avec facilité, découvrant un passé qui se rapproche inexorablement de l’oubli, dans une atmosphère atemporelle à l’issue inéluctable.
Une lecture aussi plaisante que l’amour.

« La punition que m’inflige Gabriel est sa jeunesse éternelle ; à jamais il est ce visage sur la photo ….. »